L’enfant n’a pas la capacité de gérer les émotions auxquelles il est confronté.

C’est Catherine Gueguen qui, preuves scientifiques à l’appui, nous alerte sur la fragilité et l’immaturité du cerveau de l’enfant qui ne peut pas lui permettre de réagir comme un adulte face à certaines situations ou émotions. De plus, elle met en lumière l’importance des expériences de l’enfant pour son avenir psycho-émotionnel et ses relations sociales :

  • « Tant que le cerveau n’a pas atteint sa pleine maturité, les processus de gestion des émotions, des affects, ne sont pas totalement fonctionnels. Cela explique les difficultés que l’enfant peut avoir pour contrôler, maîtriser ses réactions émotionnelles ou affectives.
  • Les expériences que vit l’enfant ont un impact sur le développement de son cerveau et influencent ses réactions psycho-affectives et sociales lorsqu’il est enfant mais aussi quand il sera devenu adulte.

Une équipe de chercheurs de l’université de Harvard dirigée par Martin Teicher montre que le cerveau des enfants et des adolescents est particulièrement vulnérable. La maltraitance retentit sur le développement global de leur cerveau, et donc sur leur intelligence relationnelle et cognitive.

Ces considérations sur le développement et la maturation du cerveau de l’enfant permettent de comprendre que le petit enfant n’a pas, physiologiquement, la capacité de gérer l’ensemble de situations et des émotions auxquelles il est confronté.

L’enfant ne peut pas réagir comme un adulte. Ce n’est pas qu’il ne sait pas ou ne veut pas, c’est qu’il ne peut pas car ses structures et réseaux cérébraux ne sont pas encore suffisamment fonctionnels.

L’enfant va donc réagir spontanément, sans avoir la capacité de prendre du recul, et à maîtriser ses émotions. Souvent, il ne comprend pas lui-même ce qui lui arrive. Il est submergé par son émotion qu’il ne peut pas contrôler. Ces expériences émotionnelles vont cependant être fondatrices et influencer le développement des connexions synaptiques et des circuits cérébraux.

Connaître et comprendre l’évolution du cerveau de l’enfant est donc d’une importance capitale et justifierait que l’on renvoie bon nombre de standards de « l’éducation » aussi bien en famille qu’à l’école quand on sait l’importance cruciale des premières années de vie de l’enfant sur son développement affectif et émotionnel et donc sur son épanouissement relationnel et intellectuel.

Durant tout son parcours de vie, les premières années d’un être humain sont les années durant lesquelles son cerveau est le plus fragile, le plus vulnérable. » 

Le Dr Catherine Gueguen est pédiatre à l’Institut hospitalier franco-britannique depuis vingt-sept ans. Spécialisée dans le soutien à la parentalité, elle anime aussi des groupes de travail pour les médecins, psychologues, éducateurs et sages-femmes.

Dans son livre, « Pour une enfance heureuse », très agréable à lire, elle nous démontre l’impact des différentes expériences et du stress durant l’enfance sur la maturation du cerveau et prône l’éducation bienveillante.